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Nicolas Sarkozy et la religion

Nicolas Sarkozy a accordé une interview à La Croix, je trouve cela assez édifiant sur la façon de penser du candidat.

Je passerais sur le déterminisme en matière de pédophilie dont j'ai parlé dans le billet précèdent.

J’essaye d’expliquer que la République répond au temporel, et que la religion répond au questionnement spirituel.

Tout à fait d'accord.

À quoi cela sert-il de dire à nos compatriotes musulmans qu’ils ont les mêmes droits que les autres, s’ils sont obligés de prier dans des caves ou des garages ? Les problèmes de terrorisme, on les a dans les caves et les garages.

Je suis d'accord sur le fait qu'il n'est pas normal que des musulmans ne puissent se réunir dans un vrai lieu de culte, par contre parler de terrorisme me semble dangereux, la France n'est pas ( ou peu ) un pays soumis aux risques du terrorisme islamique: assimiler les caves et le terrorisme est encore plus choquant et montre une méconnaissance flagrante de la situation. Regardez se sont produit les attentats de ces dernières années: en Angleterre les radicaux avaient liberté de prêches dans des mosquées. Et je passerais sur l'Irak, le Maroc, l'Algérie qui sont des pays à majorité musulmane touchés, eux aussi, de plein fouet par le terrorisme islamique.

Je veux également couper l’islam de France des influences étrangères, qu’il s’agisse du financement des lieux de culte ou de la formation des imams.

Très discutable aussi, l'église catholique est dirigé par le Vatican. Les prêtres sont formés selon les directives du Vatican. En quoi, cela ne pourrait il pas le cas pour l'Islam ? Islam n'est pas Islamisme! De plus, comment concilier la loi de 1905, et la liberté de penser et de pratiquer ? Je ne le sais pas, je reconnais que le sujet est épineux.

La Croix : Seriez-vous favorable à l’instauration de jours fériés pour des fêtes religieuses juives ou musulmanes ?
Nicolas Sarkozy : Il faut faire attention à ne pas ouvrir la boîte de Pandore.

En quoi les catholiques auraient ils droits à des jours fériés pour fêtes religieuses et pas les musulmans, les juifs ?

Je suis favorable à l’enseignement de l’histoire des grandes religions. À la différence de Régis Debray, je ne suis pas pour la lecture et le commentaire des textes sacrés à l’école. Le commentaire est subjectif, on entrerait dans une nouvelle guerre de religion.

D'accord, les religions ont façonnés notre monde, les connaitre est fondamental.

En revanche, j’estime qu’il est plus important de connaitre les grandes dates des grandes religions monothéistes que de connaître les divinités grecques !

Pas d'accord, c'est subjectif.

Vous ne pouvez pas cantonner l’aspect religieux au seul aspect cultuel. [...] c'est aussi culturel.

Je suis plus nuancé. Regardons ce que Wikipedia nous dit la dessus.

Au plan individuel, la culture est l’ensemble des connaissances acquises, l’instruction, le savoir d’un être humain.
La culture comprend ainsi trois grands groupes de manifestations : l’art, le langage, la technique.

Les religions sont a l'origine de nombres d'oeuvres artistiques. Que ce soit architecturale, littéraire, ou dans le domaine de la peinture on ne peut le nier. Notre vécu est aussi fortement influencé par la religion c'est une part non négligeable de notre culture.

Oui, j’aime aller parfois à l’église en famille. Il s’agit pour moi d’une démarche culturelle, identitaire. Ça me rappelle des souvenirs. Même si je suis parfois déçu par la qualité des homélies.

Par contre, la je ne suis pas d'accord, il ne faut pas confondre la pratique cultuel et la pratique culturelle.

La Croix : Les Églises ont-elles un rôle à jouer dans le débat public ?
Nicolas Sarkozy : Oui. Et je regrette l’absence de grandes voix chrétiennes.[...]

Non, non et non. La religion répond à une attente spirituel, la vie publique n'est pas de son ressort, c'est bien l'essence de la loi de séparation de l'Eglise et l'Etat. D'autre part, quid des autres religions ?

[...]quand la nation est faible, on se tourne vers sa communauté. Et pourquoi ai-je défendu les grandes religions ? Car si elles sont faibles, on se tourne vers les sectes.

La faiblesse de la nation ou de la religion profite aux extrémismes mais pas aux sectes. L'exemple américain est flagrant, les religions sont très fortes et les sectes tout autant. D'ailleurs Nicolas Sarkozy devrait le recevoir alors qu'il a reçu à son ministère un des portes paroles de la Scientologie en la personne de Tom Cruise.

Pour conclure, je trouve cela inquiétant. Nicolas Sarkozy amalgame Islamisme et Islam. De plus, il nous porte une vision très réductrice du fait religieux par un discours très chrétien. Quid des autres cultures / religions ? Quid de la laïcité en France ?

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L'interview retranscrit sur le site de Nicolas Sarkozy

Commentaires

1. Le samedi, juin 23 2007, 19:57 par Hélène

Régis DEBRAY a raison en souhaitant l'étude des textes religieux dans les établissements scolaires car cela aboutit à une mise en commun par les différentes communautés de ce qu'il y a de plus profond en elles et à une meilleure compréhension mutuelle...à l'instar du développement de la violence à l'école.....révélatrice de l'anomie ambiante....

2. Le mardi, octobre 16 2007, 05:24 par Sarkozy

"nicolas sarkozy amalgame islamisme et islam" -> j'ai du mal à comprzndre ... :)

3. Le samedi, octobre 20 2007, 20:38 par ED

L'Islam est une religion. L'islamisme est une pratique extreme de cette religion, c'est du fondamentalisme dont se revendique un certain nombre de groupe terroriste.

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